Diverses notices me font naître à Tarbes, le 31 août 1808. Cela n’a rien d’important, mais la vérité est que je suis venu au monde où je devais faire tant de copie, le 31 août 1811… – Ses ascendants proviennent de tous les coins de France. Pierre-Julcs-Théophile aura deux sours cadettes qui ne le lâcheront plus jusqu’à sa mon. Son père étant nommé chef de bureau aux octrois de Paris en 1814, les Gautier migrent vers la capitale. Paris restera l’ancrage du poète. En janvier 1822, le garçon est interné à Louis-le-Grand : il en supporte mal la discipline et n’y reste que quelques mois. Hn octobre de la même année, il devient externe libre du collège Charlemagne. Là. il se lie avec Auguste Maquet fie futur Mac Keat des Jeunes-France) et Gérard Labrunie, qui n’est pas encore Nerval. F.n 1829, voulant devenir peintre, Gautier entre à l’atelier de Rioult. Mais il est myope ! Peu après, Nen’al et Pctrus Borel l’introduisent chez Victor Hugo Jeune. C’est le coup de foudre qui ne se démentira jamais :de part et d’autre). Il sera donc poète. Le 25 février, il entre dans la légende littéraire en combattant bravement à la bataille d’Hernani. S’ensuit l’aventure du Petit Cénacle (1830-1833), puis celle du Doyenné (1834-1836). lintre-temps, Gautier a fait imprimer son premier poème [Albertus, 1832), ses premiers récits (Les Jeunes-France, romans goguenards, 1833), la première étude des Grotesques (Villon, 1834), et il a signé son premier contrat pour Madeineoiselle de Muupin (1833 – qui paraîtra deux ans après;. Il entame alors sa longue et harassante collaboration avec les journaux, dans La Presse tout d’abord puis au Figaro et à la Chronique de Pa}is. Il transhumera sans cesse d’un périodique à l’autre, d’une pige à une chronique, d’un gagne-pain à une rente (rarement) – illustrant avec Lamartine le nouveau statut de l’écrivain rivé à la copie alimentaire, à tant la ligne. En mars 1836, débute sa liaison avec Eugénie Fort, dont il aura aussitôt un fils. En février 1838. Gautier publie la Comédie de la Mort, en mai, Fortunio. De mai à septembre 1840, il entreprend son premier périple : en Espagne, dont il rapportera Voyage en Espagne et les poèmes de lîspaùa. L’année suivante, il tombe amoureux de Carlotta Grisi : pour elle il écrira le livret de l’Opéra Giselle et. en 1843. le livret de la Péri. 11 publie alors ira los Montes, recueil d’articles sur l’Espagne. Mais il s’éprend de la sour de Carlotta, Ernesta, avec qui il va vivre désormais et dont il aura deux tilles (Estelle et Judith). Parulion des grolesques, courant octobre 1844 : il signe également un contrat avec Buloz pour le Capitaine Fracasse, qui ne verra le jour que dix-neuf ans plus tard, après un procès avec ledit Buloz ! Pendant l’été 1850- Gautier visite l’Italie. Deux années plus tard, c’est le voyage en Orient. Il offre sa plume au Moniteur universel, qui est le journal officiel de l’Empire. Il a publié Emaux et Camées en juillet 1852. Le Roman de la Momie paraît chez Hachette en 1858 ; l’année précédente, Gautier s’est installé à Neuilly, rue de Longchamp. De l’automne 58 au printemps 59, il explore la Russie ; il en rapporte le Voyage en Russie. 1862 est l’année du séjour en Algérie. A son retour, il est coopté pour les diners Magny (avec Sainte-Beuve. Flaubert et les Concourt). Il alterne alors succès et déboires – notamment plusieurs échecs à l’Académie ; il devient bibliothécaire de la princesse Mathilde. En octobre 1869. il part pour l’Egypte. Les privations dues à la guerre de 70 et aux événements de la Commune altèrent sa santé fragile. Il meurt le 23 octobre 1872. à Neuilly. Il a des funérailles nationales ; on l’inhume au cimetière Montmartre.
Hugo écrit à sa mémoire un long et beau thrène – « A Théophile Gautier » – qui commence ainsi :
« Ami poète, esprit, tu fuis notre nuit noire.
Tu sors de nos rumeurs pour entrer dans la gloire ;
Et désormais ton nom rayonne aux purs sommets. »
(Toute la lyre)
Et Mallarmé, dans un toast funèbre louangeur (1873).
« C’est de nos vrais bosquets déjà tout le séjour. Où le poète pur a pour geste humble et large… »
BIBLIOGRAPHIE
S’il n’existe pas encore d’Ouvres complètes de Théophile Gautier, et quoique La Pléiade annonce la parution sine die des romans, on peut néanmoins trouver, dans des collections de poche : Mademoiselle de Mauptn, Le Roman de la Momie, Le Capitaine Fracasse, Le Voyage en Espagne et les Récils fantastiques (Garnier- Flammarion ei/ou Folio). Ces publications sont en général précédées d’introductions de qualité.
Les Poésies complètes ont été imprimées pour la dernière fois en 1970. Une édition de Emaux et Camées suivie d’Albertus a paru en 1981 chez Gallimard (Poésie/Gallimard), due aux soins de Claudine Gothot-Mersch.
Avec un peu de chance, les soldeurs vous procureront Les Jeunes-France, romans goguenards aux Editions des Autres (1979) qui ne manque pas d’intérêt sur les années de formation.
Enfin, les fanatiques doivent consulter l’Histoire des ouvres de T.G. par Charles Spoelberch de Lovenjoul, dans la réédition Slatkine de 1968 (d’après l’édition originale de 1887).
Quant à la biographie, les Editions Stock ont fait paraître en 1992. un livre d’Anne Ubersfeld (Théophile Gautier). On s’y instruit. certes, mais l’irritant clin d’ccil complice au lecteur y abonde, moins tant que les sources ou les éléments bibliographiques qui font absolument défaut. Sans parler de l’index qui n’y figure pas. C’est un travail comme on en rencontrait que trop dans l’entre-deux-guerres.
Pour affiner sa connaissance du grand Romantique, on consultera :
– Le numéro 601 de la revue Europe 11979) consacré à notre auteur (notamment les textes de Jean-Luc Sieinmciz et Marie-Claude Schapira).
– Le Bulletin tk la société T.Ct.. fondée en 1979 à Montpellier.
– Les travaux de Georges Poulet : Eludes sur le temps humain
I plein, 1950 et Trois essais de Mythologie romantique (Corti. 19661.
Enfin, on recommande les deux textes de Charles Baudelaire
Ouvres complètes II. La Pléiade I. Et. bien sûr, la lecture des Chimères
de Nerval qui sont parfois en écho aux poèmes de son compère du
Doyennené.
Signalons que /.,- Capitaine Fracasse a été porté à l’écran (par Abcl Gancc en 1942, et P. Gaspard-huit en 1961I, et au théâtre à plusieurs reprises.
Théophile Gautier (1811-1872) était un écrivain, poète et critique d’art français du 19e siècle. Il est surtout connu pour ses écrits sur le mouvement romantique et son influence sur la littérature française. Ses œuvres les plus célèbres incluent “Mademoiselle de Maupin” et ses poèmes tels que “La Comédie de la Mort”.