Plaintive tourterelle,
Qui roucoules toujours,
Veux-tu prêter ton aile
Pour servir mes amours !

Comme toi, pauvre amante,
Bien loin de mon ramier
Je pleure et me lamente
Sans pouvoir l’oublier.

Vole, et que ton pied rose
Sur l’arbre ou sur la tour
Jamais ne se repose,
Car je languis d’amour ;
Évite, ô ma colombe,
La halte des palmiers
Et tous les toits où tombe
La neige des ramiers.

Va droit sur sa fenêtre,
Prés du palais du roi,
Donne-lui cette lettre
Et deux baisers pour moi.

Puis sur mon sein en flamme,
Qui ne peut s’apaiser,
Reviens, avec son âme,
Reviens te reposer.















 

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Poèmes de Théophile Gautier

Théophile Gautier – The Poetry Monster