La bonne soirée de Théophile Gautier — Poéme

Quel temps de chien ! – il pleut, il neige ; Les cochers, transis sur leur siège, Ont le nez bleu. Par ce vilain soir de décembre, Qu’il ferait bon garder la chambre, Devant son feu ! A l’angle de la cheminée La chauffeuse capitonnée Vous tend les bras Et semble avec une caresse […]

Poémes, d’Théophile Gautier – poésie française

Naissance: 30 août 1811 Tarbes Décès: 23 octobre 1872 (61 ans) Neuilly-sur-Seine Né à Tarbes, Théophile Gautier est cependant parisien dès sa première enfance. Il fait la connaissance du futur Nerval au collège et s’intéresse très jeune à la poésie. En 1829 il rencontre Victor Hugo qu’il reconnaît pour son maître et participe activement […]

Inès de las sierras de Théophile Gautier — Poéme

Nodier raconte qu’en Espagne Trois officiers cherchant un soir Une venta dans la campagne, Ne trouvèrent qu’un vieux manoir ; Un vrai château d’Anne Radcliffe, Aux plafonds que le temps ploya, Aux vitraux rayés par la griffe Des chauves-souris de Goya, Aux vastes salles délabrées, Aux couloirs livrant leur secret, Architectures effondrées […]

Fumée de Théophile Gautier — Poéme

Là-bas, sous les arbres s’abrite Une chaumière au dos bossu ; Le toit penche, le mur s’effrite, Le seuil de la porte est moussu. La fenêtre, un volet la bouche ; Mais du taudis, comme au temp La tiède haleine d’une bouche, La respiration se voit. Un tire-bouchon de fumée, Tournant son mince filet bleu, […]

Fantaisies d’hiver de Théophile Gautier — Poéme

Le nez rouge, la face blême, Sur un pupitre de glaçons, L’Hiver exécute son thème Dans le quatuor des saisons. II chante d’une voix peu sûre Des airs vieillots et chevrotants ; Son pied glacé bat la mesure Et la semelle en même temps ; Et comme Haendel, dont la perruque Perdait sa farine en […]

Fantaisie d’hiver de Théophile Gautier — Poéme

Dans le bassin des Tuileries, Le cygne s’est pris en nageant, Et les arbres, comme aux féeries, Sont en filigrane d’argent. Les vases ont des fleurs de givre, Sous la charmille aux blancs réseaux; Et sur la neige on voit se suivre Les pas étoiles des oiseaux. Au piédestal où, court-vêtue, Vénus […]

En passant à vlirgara de Théophile Gautier — Poéme

No vaya usted â ver eso, que le darà gana de vomilar. Nous avions avec nous une jeune Espagnole, A l’allure hardie, à la toilette folle, Au grand front éclatant comme un marbre poli, Où la réflexion n’a jamais fait un pli, Encadré de cheveux qui venaient en désordre Sur un col satiné nonchalamment […]

étude de mains de Théophile Gautier — Poéme

IMPÊRIA’ Chez un sculpteur, moulée en plâtre, J’ai vu l’autre jour une main D’Aspasie ou de Cléopâtre, Pur fragment d’un chef-d’ouvre humain Sous le baiser neigeux saisie Comme un lis par l’aube argenté, Comme une blanche poésie S’épanouissait sa beauté. Dans l’éclat de sa pâleur mate Elle étalait sur le velours Son élégance délicate […]

Diamant du cOur de Théophile Gautier — Poéme

Tout amoureux, de sa maîtresse, Sur son cour ou dans son tiroir, Possède un gage qu’il caresse Aux jours de regret ou d’espoir. L’un d’une chevelure noire, Par un sourire encouragé, A pris une boucle que moire Un reflet bleu d’aile de geai. L’autre a, sur un cou blanc qui ploie, Coupé par derrière un […]

Don juan de Théophile Gautier — Poéme

Heureux adolescents, dont le cour s’ouvre à peine Comme une violette à la première haleine Du printemps qui sourit, Ames couleur de lait, frais buissons d’aubépine Où, sous le pur rayon, dans la pluie argentine Tout gazouille et fleurit ; O vous tous qui sortez des bras de votre mère Sans connaître la vie […]

Dans la sierra de Théophile Gautier — Poéme

J’aime d’un fol amour les monts fiers et sublimes! Les plantes n’osent pas poser leurs pieds frileux Sur le linceul d’argent qui recouvre leurs cimes ; Le soc s’émousserait à leurs pics anguleux. Ni vigne aux bras lascifs, ni blés dorés, ni seigles. Rien qui rappelle l’homme et le travail maudit. Dans leur […]

Dernier vou de Théophile Gautier — Poéme

Voilà longtemps que je vous aime : – L’aveu remonte à dix-huit ans ! – Vous êtes rose, je suis blême ; J’ai les hivers, vous les printemps. Des lilas blancs de cimetière Près de mes tempes ont fleuri ; J’aurai bientôt la touffe entière Pour ombrager mon front flétri. Mon soleil […]

Coquetterie posthume de Théophile Gautier — Poéme

Quand je mourrai, que l’on me mette. Avant de clouer mon cercueil, Un peu de rouge à la pommette. Un peu de noir au bord de l’oil ; Car je veux, dans ma bière close. Comme le soir de son aveu, Rester éternellement rose Avec du khôl sous mon oil bleu. Pas […]

Dans la rue de Théophile Gautier — Poéme

II est un vieil air populaire Par tous les violons raclé, Aux abois des chiens en colère Par tous les orgues nasillé. Les tabatières à musique L’ont sur leur répertoire inscrit ; Pour les serins il est classique, Et ma grand’mère, enfant, l’apprit. Sur cet air, pistons, clarinettes, Dans les bals aux poudreux berceaux, Font […]

Contralto de Théophile Gautier — Poéme

On voit dans le Musée antique, Sur un lit de marbre sculpté, Une statue énigmatique D’une inquiétante beauté. Est-ce un jeune homme ? est-ce une femme. Une déesse, ou bien un dieu ? L’amour, ayant peur d’être infâme. Hésite et suspend son aveu. Dans sa pose malicieuse, Elle s’étend, le dos tourné Devant la foule […]

Ce que disent les hirondelles de Théophile Gautier — Poéme

Déjà plus d’une feuille sèche Parsème les gazons jaunis ; Soir et matin, la brise est fraîche, Hélas ! les beaux jours sont finis ! On voit s’ouvrir les fleurs que garde Le jardin, pour dernier trésor : Le dahlia met sa cocarde Et le souci sa toque d’or. La pluie au bassin fait des […]

Clair de lune sentimental de Théophile Gautier — Poéme

A travers la folle risée Que Saint-Marc renvoie au Lido, Une gamme monte en fusée, Comme au clair de lune un jet d’eau… A l’air qui jase d’un ton bouffe Et secoue au vent ses grelots, Un regret, ramier qu’on étouffe, Par instant mêle ses sanglots. Au loin, dans la brume sonore, Comme un rêve […]

Carnaval de Théophile Gautier — Poéme

Venise pour le bal s’habille. De paillettes tout étoile, Scintille, fourmille et babille Le carnaval bariolé. Arlequin*, nègre par son masque, Serpent par ses mille couleurs, Rosse d’une note fantasque Cassandre son souffre-douleurs. Battant de l’aile avec sa manche Comme un pingouin sur un écueil, Le blanc Pierrot, par une blanche, Passe la tête et […]

Cauchemar de Théophile Gautier — Poéme

Avec ses nerfs rompus, nue main écorchée, Qui marche sans le corps dont elle est arrachée, Crispe ses doigts crochus armés d’ongles de fer Pour me saisir ; des feux pareils aux feux d’enfer Se croisent devant moi ; dans l’ombre, des yeux fauves Rayonnent ; des vautours, à cous rouges et chauves, Battent […]

Camélia et paquerette de Théophile Gautier — Poéme

On admire les fleurs de serre Qui loin de leur soleil natal, Comme des joyaux mis sous verre. Brillent sous un ciel de cristal. Sans que les brises les effleurent De leurs baisers mystérieux, Elles naissent, vivent et meurent Devant le regard curieux. A l’abri de murs diaphanes, De leur sein ouvrant le trésor, Comme […]

Carmen de Théophile Gautier — Poéme

Carmen est maigre, – un trait de bistre Cerne son oil de gitana. Ses cheveux sont d’un noir sinistre, Sa peau, le diable la tanna. Les femmes disent qu’elle est laide, Mais tous les hommes en sont fous : Et l’archevêque de Tolède Chante la messe à ses genoux; Car sur sa nuque d’ambre fauve […]

Buchers et tombeaux de Théophile Gautier — Poéme

Le squelette était invisible Aux temps heureux de l’Art païen ; L’homme, sous la forme sensible, Content du beau, ne cherchait rien. Pas de cadavre sous la tombe, Spectre hideux de l’être cher, Comme d’un vêtement qui tombe Se déshabillant de sa chair, Et, quand la pierre se lézarde, Parmi les épouvantements, […]

Caerulei oguli de Théophile Gautier — Poéme

Une femme mystérieuse, Dont la beauté trouble mes sens. Se tient debout, silencieuse, Au bord des flots retentissants. Ses yeux, où le ciel se reflète, Mêlent à leur azur amer, Qu’étoile une humide paillette, Les teintes glauques de la mer. S Dans les langueurs de leurs prunelles, Une grâce triste sourit ; Les pleurs mouillent […]

Biographie de Théophile Gautier – ​ la vie de Théophile Gautier

Théophile GAUTIER – Portait de l’homme en « poète impeccable » (France Culture, 1972) Poèmes de Théophile Gautier Théophile Gautier fait ses études aux lycées Louis-le-Grand et Charlemagne. Il se lie avec Gérard de Nerval, qui l’introduit dans les milieux littéraires. Optant pour la poésie, Gautier fonde le ‘Petit Cénacle’ en 1830 et publie son […]

Après le feuilleton de Théophile Gautier — Poéme

Mes colonnes sont alignées Au portique du feuilleton’ ; Elles supportent résignées Du journal le pesant fronton. Jusqu’à lundi je suis mon maître. Au diable chefs-d’ouvre mort-nés ! Pour huit jours je puis me permettre De vous fermer la porte au nez. Les ficelles des mélodrames N’ont plus le droit de se glisser Parmi les […]

Théophile Gautier – Biographie, ouvres de Théophile Gautier

Naissance: 30 août 1811 Tarbes Décès: 23 octobre 1872 (61 ans) Neuilly-sur-Seine Né à Tarbes, Théophile Gautier est cependant parisien dès sa première enfance. Il fait la connaissance du futur Nerval au collège et s’intéresse très jeune à la poésie. En 1829 il rencontre Victor Hugo qu’il reconnaît pour son maître et participe activement […]

Apollonie de Théophile Gautier — Poéme

J’aime ton nom d’Apollonie, Écho grec du sacré vallon, Qui, dans sa robuste harmonie, Te baptise sour d’Apollon. Sur la lyre au plectre d’ivoire, Ce nom splendide et souverain, Beau comme l’amour et la gloire, Prend des résonances d’airain. Classique, il fait plonger les Elfes Au tond de leur lac allemand, Et seule la Pythie […]

Albertus de Théophile Gautier — Poéme

Sur le bord d’un canal profond dont les eaux vertes Dorment, de nénufars et de bateaux couvertes, Avec ses toits aigus, ses immenses greniers, Ses tours au front d’ardoise où nichent les cigognes, Ses cabarets bruyants qui regorgent d’ivrognes, Est un vieux bourg flamand tel que les peint Teniers. – Vous reconnaissez-vous ? – […]

Affinités secrètes de Théophile Gautier — Poéme

Madrigal panthéiste Dans le fronton d’un temple antique, Deux blocs de marbre ont, trois mille ans, Sur le fond bleu du ciel attique Juxtaposé leurs rêves blancs ; Dans la même nacre figées, Larmes des flots pleurant Vénus, Deux perles au gouffre plongées Se sont dit des mots inconnus ; Au frais […]

A une robe rose de Théophile Gautier — Poéme

Que tu me plais dans cette robe Qui te déshabille si bien, Faisant jaillir ta gorge en globe, Montrant tout nu ton bras païen ! Frêle comme une aile d’abeille, Frais comme un cour de rose-thé, Son tissu, caresse vermeille, Voltige autour de ta beauté. De l’épiderme sur la soie Glissent des frissons argentés, Et […]